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Avec le Front de Gauche, débattez d'économie

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crise.JPGLe comité gratiennois du Front de Gauche invitait il y a 4 jours les habitants à débattre d’économie, sur le thème : crise, dette, austérité, comment s’en sortir par le haut ? Comment prendre le pouvoir sur les marchés et les banques ?

Sujet ardu, osé, auquel ont répondu présents presque cinquante habitants, un soir de semaine froid, dans une salle chauffée mais délocalisée, faute de l’agrément de la ville pour une salle municipale.

Et bien nous n’avons pas perdu notre temps !
Une réunion à dix mille lieues des petites phrases.
Une véritable réunion d’éducation populaire.
Au vrai sens du terme.
Avec des questions précises qui exigeaient des réponses précises.
Les deux élu(e)s candidats ont illustré par leurs expériences les concepts théoriques – mais bien ancrés dans les problèmes du quotidien : emplois, salaire, formation, etc. -, présentés par un économiste rattaché à l’une des plus grandes institutions financières du pays.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA         Austérité, crise de la dette :
Pour s’en sortir, il faut une toute autre politique !

Comme à la fin du 19ème siècle et dans les années 30, il y a bien une crise de la dette. Il ne servirait à rien de la nier. Car même si l’on doit considérer l’immense accumulation financière de ces 25 dernières années comme celle d’un capital fictif, la contrainte que fait peser cette pyramide de créances sur les pays et sur les travailleurs, depuis les États Unis jusqu’à l’Europe est quant à elle bien réelle.

Mais attention, ce n’est pas la dette qui explique la crise ! Ce n’est donc pas l’austérité qui peut nous en faire sortir.

La crise n’est pas que financière : elle résulte d’années de compression des salaires (la part des salaires dans la richesse créée chaque année en France est passée en 30 ans de 75% à moins de 66%), de récession sociale et de pression sans précédent sur les activités de production.

Depuis les années 1980, pour augmenter la rentabilité du capital, les actionnaires ont mis une pression sans précédent sur le travail et les travailleurs.

Les entreprises ont massivement supprimé des emplois, elles ont limité les efforts de recherche et de formation, elles ont refusé de reconnaître les qualifications, développé la précarité, privilégié les investissements spéculatifs. L’industrie a été sacrifiée.

Le travail humain qui devrait être au centre du développement social, est devenu une variable d’ajustement : les marchés financiers ont accentué les pressions sur les rémunérations, sur les normes de travail et d’emploi, les systèmes de protection sociale et maintenant sur les États.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA         C’est dans ce processus que l’endettement facile a joué comme une drogue:
En raison de la diminution orchestrée de certaines recettes fiscales (les exonérations de charges sociales des entreprises atteignent 30 milliards d’euros par an ; le taux de l’impôt sur les sociétés des entreprises cotées au CAC 40 est à peine de 8% en moyenne ; le coût du bouclier fiscal s’élève à 600 millions d’euros par an ; la suppression de l’impôt sur les plus values lors des ventes de participations d’une holding coûte 6 à 7 milliards par an par an : au total les exonérations de charges sociales et les cadeaux fiscaux s’élèvent à 172 milliards d’euros par an), les États se sont tournés vers les marchés financiers pour boucler leur budget et obtenir des financements dans un premier temps peu onéreux.

Puis les banques, au lieu de financer l’activité économique, se sont mises massivement à prêter aux États. Rien de plus facile d’ailleurs, puisqu’elles mobilisent des liquidés à bas coût qu’elles prêtaient plus cher à ces derniers.

Mais le mal était profond. Le nœud coulant de la finance pouvait se resserrer progressivement.

Nous n’avons pas vécu au dessus de nos moyens. Ce sont nos moyens de développement qui ont été largement gâchés.

Face à cela, poser de nouvelles règles financières, « réguler », est indispensable…, mais insuffisant si l’on ne donne pas la priorité au développement des hommes, si l’on ne favorise pas une transformation du travail et de la croissance.

L’articulation entre travail, salaire, emploi et sécurité sociale qui était en place après la seconde guerre mondiale a été cassée (« le programme du gouvernement est clair : il s’agit de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la résistance », Denis Kessler, idéologue du MEDEF, Challenges 2007).

(à suivre...)


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